Au delà des souvenirs...

Publié le par Tenshi Kofuku

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    « Non ! Lâchez moi ! »


J'avais crier tellement fort que le son de ma voix résonnait toujours même après plusieurs secondes. J'étais dépassé. Je ne voulais pas y retourner, au pensionnat des Vieilles Dents. Mais mon père était formel. Je finirais ma vie là-bas. Je ne savais pas pourquoi, mais au fond, être ici ou ailleurs ne me faisais plus rien. J'avais compris que ma famille ne voulait plus de moi. Et qu'elle ferait tout pour m'éloigner les plus possible de ma petite soeur. Je l'aimait tant cette petite, s'était aussi pour elle que je m'étais pour la énième fois échappée. Et puis pour Lui...
 
Ca faisait un an exactement. J'avais compté les jours sur un petit calendrier qu'il m'avait Lui même donné. Je pensais chaque soir à Lui lorsque je me rendais sur le toit du pensionnat, bien après le couvre feu. J'ignorais quel était ce sentiment brûlant dans ma poitrine. Si, en fait, je le savais très bien. Je l'aimais, à point c'est tout...
 
Je me rappellerais de ce jour toute ma vie. C'était le jour de mes 12 ans. Le jour où ma chère famille m'avait confié pour la première aux Vieilles Dents. J'avais voyagé durant des jours entiers pour me rendre jusque dans les territoire du Sud, les territoires soit disant dangereux. On m'avais attribué une chambre au dernier étage, l'étage des petites nouvelles. Déjà à cette époque, j'étais une vrai rebelle. Une fois qu'la directrice fut redescendu, j'avais ouvert la fenêtre et j'avais sauté. Ce qui m'attendais en bas ? Je ne le savais pas... J'avais juste, une entière confiance en moi. Je n'avais peur de rien.
 
Le lac m'avait ouvert les bras, comme pour me récupéré. Le pensionnat demeuré plus haut dans la montagne. Je devais donc avoir chuté de plus de 2 kilomètre. Je commença à bouger mes bras et mes jambes afin de me rendre sur la terre ferme.J'étais épuisée. Presque liquidé, mais j'avançais... petit à petit.
 
Mes bras pâles et frêles me hissèrent sur la berge. Je respirais rapidement, presque difficilement. Mes vêtement étaient trempés. Ou plutôt ma robe, s'était la troisième fois de ma vie que j'en portais une et je trouvais toujours ça aussi encombrant !
 
J'essayais tant bien que mal de me hissait à bord du navire terrestre, mais je peinais. La terre mouillée me faisais glisser. Je retombais sans arrêt le nez dans le boue puante. J'avais envie de vomir. Mes mains s'écorchaient contre les petits morceaux de silex. Je souffrais. Pourquoi la vie avait - t - elle était toujours aussi cruelle avec moi ? Peut être à cause de ce fameux jour où j'avais osé unsulter Dieu en personne devant le père Lagrange ?...
 
Mais alors que je m'apprêtais à me laisser mourir à petit feu, un rayon de soleil apparut devant moi. C'était un jeune homme de mon age qui me regardait avec des yeux bleu azur, magnifiques. Qu'est-ce-qu'il me voulais celui là ?! On aurai dit que ça lui faisait plaisir de me regarder en train de souffrir, ce nabot !
Il me tendit étrangement la main. Il avait une voix douce et calme, parfaitement calme.
 
   « Viens, ne reste pas là comme ça, prends ma main. »
 

Je le fis aussitôt, sans même réfléchir ou me méfier. Il me dévisagea étrangement. J'avais compris pourquoi, c'était à cause de mon air sauvage.
 
   « T'es pas du coin toi. Tu viens d'où ? Tu ne serais suicidaire de te jeter dans ce lac ? Il y a des tas de parasites. »
 

Je ne répondit pas. Je le regardais toujours aussi sauvagement, tel un petit indien prêt à sortir une dague et à le lui enfoncer dans le coeur. Mais pourquoi n'avait - il pas peur de moi ? Ce garçon n'était pas normal.
 
   « Tu ne parles peut être pas notre langue... »
 
Il sortit de sa poche un petit mouchoir blanc en tissu. Il s'approcha de mon misérable corps et passa son tissus sur mon visage. Il nettoya d'abord le contour de mes yeux, puis mon front, mes joues, ma bouches et mon nez.
 
   « Voilà qui es mieux n'est-ce-pas ? »
 
Il m'avait souri gentillement. Ca faisait si longtemps qu'on ne m'avais pas souri. Je sentie une flèche pointue atteindre mon coeur.
Le garçon s'empara de ma main.
 
   « Viens, suis moi. Je t'emmène dans un endroit plus chaud. Chez moi, on y sera bien. »
 
Le trajet me sembla durer une éternité. Je n'en pouvais plus de marcher. Mes jambes maigres tremblaient de fatigue et cette satanée robe imbibée d'eau pesée une tonne ! Pourtant, quelques minutes plus tard, nous arrivâmes devant une petite cabane au toit de paille et aux murs fait de torchis. Il poussa la porte et m'installa près du feu. Il m'apporta un bol d'eau chaude et des habits propres.
 
   « Tiens. Vas-y change toi ! »
 
Il se retourna tandis que je me déshabillé sans la moindre pudeur.
Lorsque j'eus fini, il me fit à nouveau face et me souri une fois de plus. Comme j'aurais voulu lui en rendre un. Ne serait-ce qu'un minuscule sourire au coin de la bouche. Je voulus essayer, mais je n'osa pas. Il valait mieux rien plutôt qu'une grimace immonde. C'était triste mais, j'avais perdu l'habitude...
 
   « Tu parle quelle langue ? »
 
Comme je ne répondais pas, il mis sa main sur son torse et dit :
 
   « Moi Edward. »
 
Puis il me montra du doigt.
 
   « Toi...

   - Elisha » lui avais-je répondu d'une voix faible.
 
Il me souri une fois de plus et s'approcha de moi. Sa main se posa sur mon front. Il me prit dans ses bras et m'emmena dans une pièce parallèle. Il m'allongea sur un lit. 
 
    « Reste ici. Je vais te chercher un médicament pour ta fièvre. »
 
Il sorti rapidement et je resta assise sur le lit. Je me mis à réfléchir. Fallait-il que je lui parle ? Ou fallait-il que je reste muette ? Il paraissait gentil et protecteur. Je pourrais lui faire confiance... Oui !
Il revint un verre à la main, s'assit près de moi et me tendit le verre d'eau pâle par la faute du médicament. Je le bus.
 
    « Ca va mieux ? »
Je secoua ma tête de haut en bas pour dire : oui.
    « Bon, allonge toi. Je dois y aller. J'ai des choses à faire. Désolé. A ce soir, sois tranquille ! »
 
Mais alors qu'il commençait à se lever, je lui attrapa le bras. Il retomba sur le lit et me regarda de ses yeux azur, pure, si pure et limpide.
 
    « Non ! Reste ! Reste ! Reste !  avais-je crié et m'accrochant à son bras telle une sangsue.


    - Ah ! Et bien tu parles finalement ? siffla-t-il en me prenant le menton et approchant ses lèvres des miennes.
    - Ou... Oui... Humm... balbutiais-je en rougissant.
    - Je le savais depuis le début. Tu n'étais pas muette.
 
Je pouvais sentir son souffle chaud sur mon visage. Il me mettais mal à l'aise de s'approcher si près. Que voulait-il faire au juste ?
 
    « Tu n'as pas à avoir peur. Ici tu ne risque rien. De quoi as-tu peur ?
    - Des grandes personnes...
    - Des grandes personnes ? répéta-t-il en écarquillant les yeux et en se mettant à rire. Pourquoi ?
    - Elles me cherchent.
    - T'es une fugueuse ?
    - Humm... fis-je en hochant la tête.
    - Tu viens d'où ?
    - Du pensionnat des Vieilles Dents.
    - Alors t'es une orpheline ?
 
Je ne voulais pas lui avouer que j'étais la fille du roi venant du Royaune Nordique. Je ne pouvais pas me permettre de tout lui raconter. On ne sait jamais, il pourrait me dénoncer ?...
Je hochais à nouveau la tête.
 
   - Ne me dénonce pas. Je ne veux pas y retourner !
   - Compte sur moi. Tu peux me faire confiance, ma belle.
 
Il m'embrassa tendrement sur la joue et me poussa sur le lit avant de repartir.
 
  - A tout à l'heure. Je ne serais pas long. Ne sors pas de cette chambre. Ce soir, ma mère examinera tes blessures. »
 




A SUIVRE

 

Publié dans Fiction

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